• Fond sonore : Angel dust (DJ Cam)

     

           La Demoiselle sortait du métro quand tout à coup elle entendit La Dame crier en courant dans sa direction.

    « Mademoiselle, mademoiselle, criait-elle, quelque chose est tombé de votre poche…

    Elle lui tendit une enveloppe abîmée, un peu tachée, comme par du café.

    Très surprise, La Demoiselle la saisit mais… elle ne reconnut pas l’Objet, alors…

    -          Non, dit-elle, ceci n’est pas à moi… »

    Mais La Dame avait déjà disparu. Elle resta donc plantée là, sidérée, gênée de ne savoir quoi faire de cette Chose qui ne provenait certainement pas de sa poche.

    « Tant pis », se dit-elle au bout d’un moment. Et elle rentra chez elle sans lâcher L’Enveloppe.

    Arrivée dans la pièce qui lui servait de salon, elle ressentit quelque chose de très spécial en elle, une pulsion très forte, cette particulière sensation, que la lettre l’appelait, alors…

    Les mains tremblantes, elle déchira l’enveloppe, s’assit sur son vieux canapé et lut. C’était apparemment adressé à une entité masculine, un certain Monsieur C.

     

           « Je t’écris cette lettre avec la conscience que peut-être, tu ne sauras jamais qui je suis… il est possible même que tu ignores jusqu’à mon existence.

    Chaque jour je suis tes pas.

    Tu es tellement blanc et tes longs cheveux si noirs…

    J’aimerais tant connaître ton monde, pénétrer dans ton univers intérieur, voir ce que tu vois, ressentir ce que tu ressens, et marcher dans tes pas.

    Je t’admire, je veux être comme toi, être toi.

    Dans mon miroir le matin, c’est un peu ton image qui se reflète dans la mienne.

    C., tu fais partie de moi, tu vis en moi. Je tiens sincèrement à toi.

    Je veux te voir toujours, ressentir ta présence, si proche, fusionnelle…, le matin quand j’ouvre les yeux, quand je marche le jour, quand j’erre dans la nuit, quand je m’endors, jusque dans mes rêves, C.

    Si tu n’étais pas à mes côtés je serais perdue. Tu me donnes l’envie, la force de vivre, le courage de mettre un pied devant l’autre.

    Dès lors, tous mes gestes ont un sens. Ma détresse devient ma richesse, sublime tout à coup, comme ce tableau de Nuncques. Tu le connais..., il s’appelle Nocturne.

    Ca ressemble à ce que tu vois le soir quand tu te ballades, ta longue veste noire et tes cheveux dans le vent… et que je contemple avec toi.

    C., nos 2 bruits de talon qui se coordonnent pour former la sérénade… du clair de lune. Celle des aventuriers de la nuit, des rôdeurs taciturnes.

    Sûrement personne ne voit le Monde tel que nous le voyons.

    C., quand les réverbères s’allument les choses sont si différentes ; encore plus belles, on peut alors percevoir leur mystère. Tout semble si léger, en apesanteur, et le temps en suspend …

    Tu regardes le ciel étoilé avec solennité et rêverie, ces nuits-là.

    Serais-tu tombé du ciel...? Rêves-tu de rejoindre ces milliards de points brillants qui flottent dans la voûte céleste ? C., quand as-tu quittés le monde des étoiles pour venir sur Terre ? Tu es si mélancolique quand tu les perces avec ton regard...

    Tu regardes la ville scintillant dans la nuit avec nostalgie, immobile, droit, élégant, perché sur ta cachette au-dessus des toits.

    Je suis fascinée par toi. Tu me ressembles et tu fais partie de moi.

    Tu es mon allié quoi qu’il arrive, jusque dans la solitude la plus profonde. »


           ...La Demoiselle fut intriguée…

     

     


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  • Un jour je serais mélancolique en repensant à cette époque mélancolique mais si magique à la fois.

    C’était l’époque où l’on pouvait encore fumer dans les bars, et où le monde nous était encore si inconnu…

    Nous étions si naïfs, tellement naïf et tellement rêveurs…

    Moi je découvrais que je pouvais faire glisser ma plume avec talent et lui, il apprenait à aimer, comme un adolescent…

    C’était le temps des bars sombres et de l’Absinthe…

    Un tendre crépuscule entrait dans la salle, à 10H de l’après-midi.

    J’avais mon papier et mon crayon sur la table, en ce temps-là.

    J’aimais ma Tristesse et ma Solitude, car elles me rapprochaient de toi.

    Berce-moi Musique, emmène-moi, en ce temps-là, encore une fois, dans la pénombre, pour continuer ce voyage encore et toujours, jusqu’à ce que j’en crève.

    Je n’ai que toi pour véritable amie, Mélancolie. C’est toi qui reviens à moi toujours, quand tout me fuit, quand tout me trahit, Mélancolie. 

    Tu restes au creux de moi.

    Dans ma solitude, je n’ai que toi.

    Mélancolie, tendre Mélancolie, ma douce Mélodie dans la nuit, qui me remplie de Nostalgie, Mélancolie.

    C’est toi qui remplie ma vie, hier encore et aujourd’hui.

    Je sombre dans l’oubli… Que tombe enfin la Nuit.

     


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